C'est drôle de revenir sur terre, après tout ça. Les pieds solidement ancrés dans la boue des mélancolies, et se souvenir du ciel. Tout ça pour quelques pauvres mots, le miel était amer si on y réfléchi bien... On étaient beaux, pourtant, je crois. C'était les yeux grands ouverts qu'on engloutissaient la vie, entre deux paradis. Mais de malentendus en fragiles apaisements, la passion se dilue, ne laissant que l'arôme.
perso
samedi 29 janvier 2011
Appels
Rester, encore. Te servir chaque soirs ta soupe de vie, planquer l'amertume sous l'insouciance. Me fissurer presque à chaque coup -c'est pas grave, hein?- Écouter ton silence, te dire que je n'pleure pas, que je n'pleure plus; rire de ton absence, de ta désinvolture, grimacer sous les mots tendres. Fermer les yeux, juste a peine, juste assez pour se rappeler que l'on s'aime.
Ersatz
Il n'est pas seul celui qui peut encore aimer, étreindre la passion à pleine mains, à pleine chair. Et y planter les dents jusqu'à la moelle, jusqu'à la vie, jusqu'à extraire la dernière goutte amère à sa bouche. Il peut encore se regarder sourire, boire le ciel avec la précipitation d'un homme qui se noie, ingurgiter tout cet amour jusqu'à la lie, jusqu'à s'en brûler l'œsophage.
Et vivre.
Et vivre.
l'evasion
Longue agonie des sens, trainée sur les routes de l'oubli, mains écorchées sur ton visage. J'ai bu toute l'amertume du monde a tes lèvres, la bouche plissée de ton dégout des hommes. Et je suis partie pour ne pas voir l'inévitable, fuir les yeux à éclore sur notre acharnement; j'ai embrassée les lèvres froides de l'abandon, égrené les notes de l'ennui sur mon ventre entrouvert. Tout un abime d'errances, de trébuchements hasardeux sur les pavés de la désillusion. Cauchemars de l'inertie, embolie des souvenirs...
aurore
Y a des jours comme ça, en ouvrant les volets, on a envi de plonger en avant et de s'envoler.
Des jours où la lassitude et l'attente ne suffisent plus, où il faut du rêve; un autre corps, un autre choix, les yeux clos sur autre chose que les aiguilles d'une montre.
Des jours où le cœur n'en peut plus de trembloter tristement dans sa cage, des jours où il se souvient du vacarme de l'enfance.
Parfois le souvenir ne suffit plus a effacer l'affront.
Des jours où la lassitude et l'attente ne suffisent plus, où il faut du rêve; un autre corps, un autre choix, les yeux clos sur autre chose que les aiguilles d'une montre.
Des jours où le cœur n'en peut plus de trembloter tristement dans sa cage, des jours où il se souvient du vacarme de l'enfance.
Parfois le souvenir ne suffit plus a effacer l'affront.
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